Et si on se préparait à accueillir le nouveau pape, quel qu’il soit ?
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Un conclave, ça peut être long, et même, s’éterniser…
Personne ne peut prédire combien de temps va durer ce conclave, même si, d’après les pronostics, à raison de 4 votes par jour, le nouveau pape pourrait être connu au bout de 5 ou 6 votes, c’est à dire à partir du deuxième jour… Cependant, le conclave peut bien sûr être plus long si les cardinaux ont du mal à se déterminer. Mais au fait, quel est le conclave le plus long de l’histoire ?
Le conclave le plus long de l’histoire de l’Église catholique a eu lieu entre 1268 et 1271, pour élire le successeur du pape Clément IV. Il a duré près de 3 ans (environ 1006 jours) et s’est tenu à Viterbe, en Italie.
À cette époque, il n’y avait pas encore de règles strictes sur la durée d’un conclave. De plus, les cardinaux étaient profondément divisés, notamment entre factions pro-françaises et pro-italiennes. Alors la ville de Viterbe, excédée par la lenteur du processus, a fini par enfermer les cardinaux, a réduit leur nourriture, puis retiré le toit du bâtiment pour les pousser à élire un pape !
D’où l’origine du mot conclave…
C’est à cette époque que remonte d’ailleurs le mot conclave, qui vient du latin cum clave, cum signifiant avec et clavis (génitif), les clefs, donc « avec clé » ou « enfermé à clé ». Ainsi s’est installée cette pratique d’enfermer les cardinaux dans un lieu clos et sécurisé jusqu’à ce qu’ils élisent un nouveau pape. Il s’agit donc aussi d’éviter les influences extérieures, les pressions politiques et pour accélérer la décision, surtout après ce conclave extrêmement long de 1268-1271 à Viterbe.
Des restrictions progressives… si ça dure trop longtemps !
Finalement, en 1271, c’est le pape Grégoire X qui est élu. Et l’évènement a été si marquant qu’il a conduit à des réformes majeures dans l’organisation des conclaves, notamment par Grégoire X lui-même au Concile de Lyon en 1274, pour éviter que de tels délais ne se reproduisent ! Ainsi, lors du Deuxième concile de Lyon en 1274, dans la constitution apostolique intitulée Ubi Periculum, il écrit noir sur blanc la nécessité d’enfermer les cardinaux à clé, mais aussi il édicte des restrictions progressives pour inciter les cardinaux à élire rapidement un pape, les conditions de vie rendues volontairement plus dures au fil du temps. Par exemple, après 3 jours sans élection : réduction des repas à un seul par jour, puis, après 8 jours : on ne leur servait que du pain, du vin et de l’eau.
Bien que Ubi Periculum ait été temporairement suspendue par ses successeurs immédiats, elle a ensuite été confirmée et renforcée par d’autres papes, notamment Boniface VIII, Clément V et Jean XXII. Le système du conclave tel qu’on le connaît aujourd’hui est largement basé sur ces premières règles… Quand à la règle du pain et de l’eau, elle perdurera jusqu’au pape Jean Paul II, qui la supprimera avec sa constitution apostolique Universi Dominici Gregis, promulguée le 22 février 1996.
1 Comment
Très intéressant sans doute ce film mais évidemment très axé sur l’intrigue politique…. comme si un conclave ne regroupait que des humains qui cherchent le pouvoir…
Non, un conclave est avant tout une célébration liturgique où l’acteur principal est le st Esprit !!!
Et voilà des hommes qui se sont enfermés pour être dans les conditions optimums afin de recevoir ce que le st Esprit veut dire aux églises !
Comme nous quand on a besoin de nous retrouver dans un monastère pour réfléchir ou que nous avons des décisions importantes à prendre…
Et le st Esprit passe grâce à des dialogues paisibles entre les uns et les autres qui vivent des réalités si différentes aux 4 coins du monde et il passe aussi par le silence et le recueillement indispensable à tout discernement.
C’est la grande originalité de l’Eglise que d’articuler l’humain et le spirituel et par sa manière originale de fonctionner en intégrant parole humaine avec la parole de Dieu manifeste grâce à la liturgie …
Je suis assez surprise de voir tant de personnes offusquées par effectivement toute cette organisation mais l’Eglise catholique romaine est là depuis tant d’années et justement il est très significatif qu elle soit toujours là.
» La tradition est mouvement » disait le pape François qui reprenait le travail de différents théologiens, et il me semble que beaucoup de choses ont bougé et bougeront encore sans pour autant garder certaines formes qui garantissent une certaine continuité fruit d’ une adaptation vivante grâce à l’Esprit Saint notre maître….!