
« Conclave » : film prophétique ou film provocateur ?
3 mai 2025
Quel est le conclave le plus long de l’histoire ?
4 mai 2025Comme en 2013 (et même en 2005 mais de manière plus rudimentaire), nous avons relancé Missionconclave.com, à laquelle plus de 20.000 personnes participent. Le principe est simple : recevoir le nom d’un cardinal, non pas pour qu’il soit élu, mais pour prier pour lui afin qu’il soit inspiré dans ses votes par l’Esprit Saint, selon la volonté et le cœur de Dieu. Lors de la précédente édition, nous avions reçus de beaux fioretti de la part de participants qui avaient reçu un certain cardinal Bergoglio…
Cependant, bien plus qu’en 2013, nous constatons une certaine tension : certains participants nous écrivent ne pas avoir reçu le cardinal qu’ils espéraient secrètement, vouloir un autre cardinal, « untel » ou « untel », ou encore préférer prier pour que leur cardinal « préféré » devienne pape… La tentation est grande de confondre élection présidentielle et conclave. Un minimum de réserve s’impose, et c’est même un devoir, comme catholiques, de préserver les discussions entre les cardinaux-électeurs, dans les couloirs du Vatican, de toute influence ou pression médiatique. Il est bien humain d’avoir des inclinaisons de « cœur » avec tel ou tel cardinal, parce que nous le connaissons, parce que nous l’avons rencontré et discuté avec lui, ou bien, le plus souvent, nous l’avons entendu par le biais des médias et ses propos nous ont plu. Mais il est bien différent d’en faire une promotion ouverte, voire même de « faire campagne » pour lui, avec l’idée que c’est ce cardinal qui doit devenir pape pour tenir la barque de l’Eglise. Car l’objectif du conclave n’est pas d’avoir un pape selon notre cœur, mais selon le cœur de Dieu ! Et c’est bien Dieu et Dieu seul que les cardinaux doivent écouter.
Avec Mission conclave, le nom d’un cardinal nous est donné selon un algorithme aléatoire, qui est en réalité non pas le fruit du hasard, si l’on comprend cela avec les yeux de la foi, mais de la providence de Dieu pour nous. C’est une invitation aussi à entrer dans le mystère de l’Eglise universelle, à nous sortir de nos habitudes et de notre confort. En recevant par exemple un des cardinaux nommés par le pape François au bout du monde, plutôt que de se focaliser sur une poigné de « papabili » qui en réalité sont bien souvent le fruit d’une exposition médiatique, nous apprenons à nous laisser nous déplacer hors de nos frontières et à quitter nos certitudes et nos repères pour nous ouvrir à l’imprévu de Dieu.
Enfin, il nous semble très important de recevoir un cardinal auquel on ne s’attend pas, car cela nous prépare aussi à recevoir le nouveau pape, quel qu’il soit. Prier avec toute l’Eglise en se partageant les cardinaux, plutôt qu’un militantisme politique, est une attitude bien plus évangélique, à la manière de Jésus, afin que l’Esprit Saint souffle sur tous les électeurs, sans exception, et leur ouvre le cœur pour faire la volonté de Dieu.